Laurence Ndong

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Laurence Ndong
Illustration.
Laurence Ndong en 2024
Fonctions
Ministre de la Communication et des médias
Porte-parole du gouvernement
En fonction depuis le
(7 mois et 13 jours)
Président Brice Oligui Nguema
Premier ministre Raymond Ndong Sima
Gouvernement Ndong Sima
Prédécesseur Ulrich Manfoumbi Manfoumbi
Paul-Marie Gondjout
Ministre des Nouvelles technologies

(4 mois et 7 jours)
Prédécesseur Ulrich Manfoumbi Manfoumbi
Successeur Bonjean Frédérick Mbanza
Biographie
Nom de naissance Laurence Mbango
Date de naissance (52 ans)
Lieu de naissance Douala (Cameroun)
Nationalité Gabonaise
Diplômée de Université René Descartes
Profession Enseignante-chercheuse
Religion Pentecôtisme
Site web laurencendong.com

Laurence Ndong est une femme politique, enseignante-chercheuse et pasteure pentecôtiste gabonaise née le à Douala (Cameroun). Elle devient, en 2023, ministre des Nouvelles technologies et de la Communication, ainsi que porte-parole du gouvernement de transition instauré par le putschiste Brice Oligui Nguema.

Ancienne membre du Parti démocratique gabonais, elle le quitte en 2015 pour basculer dans l'opposition à Ali Bongo. Elle a vécu plus de 20 ans en France avant de revenir au Gabon après le coup d'État d'août 2023. Militante engagée dans le milieu associatif, elle a notamment présidé l'association « Debout peuple libre » à partir de 2020 afin de défendre la démocratie au Gabon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

De son nom de naissance Laurence Mbango, elle naît le à Douala (Cameroun)[1] d'un père gabonais issu du peuple Fang et d'une mère camerounaise[2],[3]. Après que ses parents se soient installés au Gabon, elle prend le nom de Laurence Mengue-Me-Nzoghe en 1975, lorsque son père la reconnaît officiellement[1].

Elle fait ses études à l'université des sciences et techniques de Masuku ainsi qu'à l'École normale supérieure de Libreville[4], puis devient à partir de 1996 professeure de SVT dans l'enseignement secondaire[1].

En 2002, elle part s'installer en France pour rejoindre son époux, alors cadre dans une grande entreprise[1],[4]. Elle y obtient en 2008 un doctorat en didactique des sciences (sciences de l'éducation) de l'université René Descartes[3],[5], où elle devient enseignante-chercheuse[4],[6].

Premiers engagements[modifier | modifier le code]

Proche de la ministre de la Famille et de la Promotion de la Femme Victoire Lasseni-Duboze, Laurence Ndong est nommée en 1999 directrice générale adjointe de la promotion de la femme. Elle rejoint également le Parti démocratique gabonais (PDG), parti au pouvoir, où elle travaille comme assistante. Elle devient par la suite l'attachée parlementaire de Victoire Lasseni-Duboze lorsque cette dernière quitte le gouvernement d'Omar Bongo[1].

Lorsqu'elle quitte le Gabon pour la France à partir de 2002 pour rejoindre son mari, Laurence Ndong reste engagée dans le milieu associatif et politique de son pays. En 2009, pendant l'élection présidentielle faisant suite au décès d'Omar Bongo, elle soutient la candidature de l'opposant Bruno Ben Moubamba, dont elle rejoint l'équipe de campagne. Après la victoire d'Ali Bongo, elle affiche publiquement son soutien au nouveau président[1].

En 2010, elle fonde l'association « Joseph » pour faciliter l'accès des jeunes gabonais à l'éducation, puis l'association « Veuvage-Droits-Accompagnement et Perspectives », pour aider les conjoints survivants et leurs enfants[4].

Au sein du PDG, elle devient à partir de 2012 déléguée fédérale de l'Union des Femmes au sein de la branche française du parti[4].

Basculement dans l'opposition[modifier | modifier le code]

En 2015, Laurence Ndong quitte le PDG et bascule dans l'opposition au président Ali Bongo. Elle expliquera en 2016, dans son ouvrage Gabon, pourquoi j’accuse…, qu'elle « ne [se] reconnaiss[ait] pas dans les pratiques des membres », estimant que « rien de bon ne pouvait sortir de ce parti ». Lors de l'élection présidentielle de 2016, elle devient la porte-parole de Jean Ping, candidat de l'opposition[4] , puis dénonce les violences post-électorales[1]. Elle intervient par la suite régulièrement dans les médias, notamment français, pour dénoncer les dérives du régime d'Ali Bongo[3].

En 2020, elle devient présidente de « Debout peuple libre », une association ayant pour but de défendre la démocratie au Gabon[4],[6].

Pendant l'élection présidentielle de 2023, elle est très active sur les réseaux sociaux, apportant son soutien à l'opposition, diffusant des informations censurées par les médias gabonais et combattant les fake news, ce qui lui vaut d'être la cible de cyberharcèlement[4]. Elle soutient alors la candidature de l'opposant Albert Ondo Ossa[1].

Entrée au gouvernement[modifier | modifier le code]

Après le coup d'État d' ayant mené à la chute d'Ali Bongo, Laurence Ndong revient au Gabon. Dans les jours suivant le putsch, elle est reçue personnellement au palais présidentiel par le militaire Brice Oligui Nguema, devenu président de la Transition[4].

Le , elle rejoint in extremis le gouvernement de transition le lendemain de sa création. Elle remplace Ulrich Manfoumbi Manfoumbi au poste de ministre des Nouvelles technologies et de la Communication, ainsi que Paul-Marie Gondjout au poste de porte-parole du gouvernement[7].

Le , à la suite d'un remaniement ministériel, le portefeuille des Nouvelles technologies de l'Information, jusqu'ici sous son giron, est transféré à Bonjean Frédérik Mbaza[8],[9]. Elle est maintenue au poste de porte-parole du gouvernement et voit l'intitulé de son ministère changer en ministère de la Communication et des médias[10].

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

À l'âge de 21 ans, elle se marie avec Cyrille Ndong, ingénieur de formation, et prend le nom de Laurence Ndong[1]. Ils ont ensemble 5 enfants[4].

Chrétienne croyante et pratiquante, elle est pasteure au sein de l'église évangélique[4]. En , avec son mari, elle fonde l’église pentecôtiste Centre International pour l’Évangile et la Louange à Antony, dans les Hauts-de-Seine (France)[11][source insuffisante].

Polémiques[modifier | modifier le code]

En , alors qu'elle est membre du gouvernement, son époux Cyrille Ndong est nommé DGA de la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN) par le Conseil des ministres. Le conflit d'intérêts est alors dénoncé par une partie du monde politique et de la société civile. Télesphore Obame Ngomo, conseiller communication du Président, appelle alors la ministre à prendre conscience de la polémique et à en tirer les conséquences[1],[12].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Gabon, pourquoi j'accuse (préf. Dominique Kounkou), Paris, L'Harmattan, coll. « Théologie et vie politique de la terre », , 181 p. (ISBN 978-2-343-08623-1, lire en ligne)
  • Femme chrétienne, leadership féminin : restituer la place de la femme dans les Écritures, Tampere, Atramenta, , 152 p. (ISBN 978-952-340-231-7)
  • Que les consciences s'éveillent (préf. Kakou Ernest Tigori), Paris, Éditions Sydney Laurent, , 260 p. (ISBN 979-10-326-7025-5)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Jocksy Andrew Ondo-Louemba, « L’opposante gabonaise Laurence Ndong : le pouvoir à tout prix », sur mondafrique.com,
  2. Valérie Bitoli, « Laurence Ndong au gouvernement : l’hideuse et honteuse cabale d’activistes « aigris » », sur topinfosgabon.com,
  3. a b et c Malick Diawara, « Gabon - Laurence Ndong : «  Il faut rompre avec le cycle des élections truquées  » », sur lepoint.fr,
  4. a b c d e f g h i j et k Sophie Eyégué, « Dieu, Laurence Ndong et la didactique : une ministre au service de la transition » Accès payant, sur jeuneafrique.com,
  5. « Fiche de Laurence Mengue-Me-Nzoghe », sur theses.fr
  6. a et b Viviane Forson, « Laurence Ndong : « Les Gabonais n’en pouvaient plus des Bongo » », sur lepoint.fr,
  7. Féeodora Madiba, « Gouvernement Ndong Sima 2 : le colonel Manfoumbi rétrogradé au profit de l’activiste Laurence Ndong », sur gabonactu.com,
  8. La rédaction d'Info241, « Transition : le gouvernement Ndong Sima II dévoilé à la suite d'un remaniement », sur Info241.com, (consulté le )
  9. « Remaniement ministériel : Les 8 entrants et les 5 sortants », sur Direct Infos Gabon, (consulté le )
  10. « Gabon : Voici le gouvernement Ndong Sima 2 ! », sur Gabonreview.com | Actualité du Gabon |, (consulté le )
  11. C.I.E.L., Qui Sommes-Nous?, ministereciel.fr, France, consulté le 2 novembre 2023
  12. Loic Ntoutoume, « La nomination controversée de l’époux de Laurence suscite l’indignation des Gabonais », sur gabonreview.com,

Liens externes[modifier | modifier le code]